Mai 1968
Les événements de mai-juin 1968, ou plus brièvement Mai 68, désignent une période
pandant laquelle se
déroulent, en France, des manifestations étudiantes, ainsi que des grèves générales et sauvages.Ces
événements, enclenchés par une révolte de la jeunesse étudiante parisienne, puis gagnant le monde
ouvrier et la plupart des catégories de population sur l'ensemble du territoire, constituent le plus
important mouvement social de l'histoire de France du xxe siècle. Il est caractérisé par une vaste
révolte spontanée antiautoritaire, de nature à la fois culturelle, sociale et politique, dirigée contre le
capitalisme, le consumérisme, l'impérialisme américain et, plus immédiatement, contre le
pouvoir gaulliste en place. Les événements de mai-juin provoquent la mort d'au moins sept
personnes et des centaines de blessés graves dans les affrontements, aussi bien du côté des
manifestants que des forces de l'ordre. Avec le recul des années, les événements de mai-juin 1968
apparaissent comme une rupture fondamentale dans l'histoire de la société française, matérialisant
une remise en cause des institutions traditionnelles. Les historiens divisent le déroulement de Mai 68 en
trois phases, une « période étudiante » du 3 au 13 mai , une « période sociale » du 13 au 27 mai , et une
« période politique » du 27 mai au 30 juin. Mai 68 a suscité, dès l'époque, de nombreuses controverses et
interprétations divergentes sur sa nature et sur ses causes, comme sur ses héritages. Il s'est prolongé
en ouvrant la voie aux nouvelles formes de contestation et de mobilisation des années 1970 telles que
l'autogestion, l'écologie politique et les mouvements féministes.
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Madame de Staël
Née en 1766, sous le règne de Louis XV, au cœur du XVIIIe siècle des Lumières et de l’Ancien Régime, Louise Germaine Necker est avant tout une fille de la haute société mais elle sait développer ses mérites et ses immenses talents. Élevée par une mère qui accueille en son salon parisien Buffon, Diderot, D’Alembert et les frères Grimm, elle rencontre à 10 ans Voltaire et apprend vite et bien les mathématiques, le latin, l’anglais, la géographie et l’économie. Couvée par un père tolérant, elle est encouragée dans la voie de l’écriture et de la réflexion philosophique et politique. Germaine est extraordinairement douée pour la conversation. Si son physique ne joue pas en sa faveur, son esprit éblouissant est servi par un art oratoire exceptionnel. En se mariant, Madame de Staël devient ainsi le centre d’un univers qui ne se limite plus à son salon : elle a besoin d’une scène bien plus vaste pour briller. Elle est ambitieuse : c’est sa force mais aussi son malheur. Elle veut la gloire réservée aux hommes mais elle le paiera cher, elle veut tout. Elle écrit un Traité des passions qui, tourne à l’autoportrait. L’amour la possède et la brûle : déçue par son mariage de raison, elle reprend sa liberté (et sa dot…) pour se consumer d’amour auprès d’amants fort nombreux. En amour, Madame de Staël est un despote qui harcèle ses conquêtes de lettres enflammées préfigurant la littérature romantique. « L’amour est l’histoire des femmes ; c’est un épisode dans celle des hommes. » Femme de tête, elle sait défendre ses intérêts financiers, femme de cœur, elle ne parvient pas à être heureuse.
"Il faut que les femmes tricotent" (Napoléon)
« Il faut que les femmes tricotent », grognait, pensant à elle, Napoléon. Elle n'aimait que comprendre, parler, expliquer, convaincre, séduire; pour elle, c'était tout un.
« Avertissez bien cette femme que je ne suis ni un Louis XVI […], ni un Barras. Conseillez-lui de ne pas prétendre à barrer le chemin […] où il me plaira de m’engager sinon je la romprai, je la briserai. »
Napoléon a dit cette phrase en les rapportant à Madame de Staël. Cette femme, Napoléon ne la brisera pas tout à fait puisqu’elle survivra à la chute de l’Empire.
Napoléon disait d’elle : « J’ai quatre ennemis, la Prusse, la Russie, l’Angleterre et Madame de Staël ».
féministe et intellectuelle On peut dire qu’elle le fut puisqu’elle entendit donner son avis dans des domaines jusque-là réservés aux hommes, bien nés de surcroît. Romans, pièces de théâtre, nouvelles, essais et traités… elle s’essaie à tous les genres. Elle a des opinions sur le divorce, sur le suicide, sur la liberté de la presse ou sur la religion. Elle refuse l’esclavage et conteste l’usage de la peine de mort. La société dans laquelle elle espère briller la tolère et lui accorde parfois le succès. Curieuse de la pensée des autres, elle visite l’Italie, l’Allemagne, l’Autriche et la Russie. Elle rencontre Goethe, Byron, Schiller et quand elle ne voyage pas pour comparer les idées et les systèmes, elle invite toute l’intelligentsia européenne chez elle, dans son château de Coppet.
Intellectuelle avant même que le terme existe, Germaine de Staël aura été à la croisée des chemins : héritière du Siècle des lumières et prophète du mouvement romantique à venir, libérale sans être une révolutionnaire acharnée, éternelle amoureuse et fidèle en amitié, mère indépendante et femme libre, voyageuse et châtelaine, douée et généreuse. Constant a dit très justement d’elle : « Si elle avait su se gouverner, elle aurait gouverné le monde. »